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frequence Techniques Audiovisuelles

Les compresseurs

elkaraoui

Définitions

Un Compresseur est un contrôleur de gain dont le rôle est de minimiser la différence de niveau entre les signaux les plus faibles et les signaux les plus forts qui passent à travers. On dit qu'un compresseur diminue la dynamique du signal.

Un Limiteur est un contrôleur de gain dont le niveau de sortie ne peut jamais dépasser un certain seuil. Quelque soit le niveau du signal en entrée, le niveau en sortie ne dépassera jamais le seuil de limitation défini. Un limiteur est un compresseur muni d'un niveau de compression infini.

Les deux fonctionnalités énoncées ci-dessus ont un rapport étroit et sont souvent disponibles au sein du même appareil.

Types de Compresseurs

Tous les compresseurs écrasent le son mais certains sont plus rapides ou plus "sauvages" que d'autres, certains plus polyvalents ou avec plus de moyens de contrôle que d'autres. La différence réside dans leur conception et les composants utilisés. Ceci rend certains compresseurs plus appropriés pour certaines utilisations. Voici les points à considérer :

Les compresseurs à lampes ou tubes tendent à "réchauffer" ou rendre le son "plus gras" spécialement quand les réglages appliqués sont forts. Cet effet n'est pas dû seulement aux lampes cependant, il n'apparaîtra dans toute sa splendeur que dans les appareils munis de transfos de sortie de haute qualité. Des appareils classiques tels que le Fairchild 670 ou le Teletronix LA2A donnent des versions très "musicales" de cet effet et ont des prix à la hauteur de l'effet attendu ! Les voix et les guitares, en premier chef, peuvent bénéficier de ce type d'effet et même un mixage complet si utilisé avec goût - une sur utilisation peut néanmoins rendre le signal mou et indéfini...

Les compresseurs à transistors ou "solide state" sont réputé pour leur clarté, leur réponse rapide et leur facilité de réglage. Les meilleurs utilisent des amplis de Classe A et une architecture de type "discrète" (c'est à dire que les circuits sont constitués de composants séparés et pas de puces électroniques). Les compresseurs de type "solid state" sont cependant beaucoup plus répandus et même peu onéreux, ils peuvent s'avérer très efficaces, aussi ne doivent t'ils pas être méprisés et ignorés. Dans certaines circonstances, il peut être judicieux de faire l'acquisition de 8 canaux de compression polyvalente de qualité moyenne plutôt qu'un appareil à 2 canaux d'un type plus rare.

Les compresseurs optiques peuvent être de chacun des deux types évoqués ci-dessus mais se distinguent par leur manière de réagir. Dans ce type de compresseur le signal est contrôlé par l'interaction entre une source de lumière et une résistance sensible à la lumière. Ceci permet d'obtenir des temps d'attaque très rapides tout en restant très "doux".

N'importe quel compresseur à 2 canaux devrait être en mesure de pouvoir corriger deux signaux indépendants et devrait avoir une possibilité de lien (link) entre les 2 canaux de manière à corriger un signal stéréo (une pointe sur un des canaux affecte alors le niveau de sortie des 2 canaux en même temps).

Les compresseurs à 1 canal (mono) devraient être en mesure de se coupler à au moins un autre compresseur similaire (à noter que certain permettent le couplage de jusqu'à 8 appareils).

Comment çà s'utilise ?

Un compresseur typique possède 4 paramètres principaux qui peuvent apparaître en tant que contrôles séparés :

Seuil (Threshold) : détermine le niveau du signal en entrée à partir duquel la réduction de gain entre en action.

Attaque et Relâchement (Release) : déterminent le temps que met la réduction de gain à entrer en action et à en sortir.

Ratio : détermine le taux (la force) de réduction de gain.

Certains modèles classiques ne possèdent cependant pas toujours des contrôles correspondant à ces 4 paramètres car certains de ceux-ci sont "cachés" à l'utilisateur (ils sont réglés automatiquement par rapport à un autre paramètre qui, lui, est apparent) comme dans l'UREI 1176 où le seuil est déterminé par le ratio.

Certains compresseurs possèdent aussi un paramètre appelé "Hard/Soft Knee" (littéralement "Genoux Dur/Doux") qui permet d'élargir la zone du paramètre de seuil ce qui permet d'obtenir une réduction de gain plus douce à l'oreille.

Un autre paramètre appelé "Make Up Gain" (gain de rattrapage) peut aussi être présent permettant de rattraper la différence globale de niveau lors de l'utilisation de fort ratios de compression ou de seuils bas (certains anciens appareils "intelligents" faisaient çà automatiquement...).Tous ces paramètres peuvent radicalement affecter "l'utilisation" d'un compresseur mais ne sont en aucun cas une indication fiable de comment l'appareil réagit ou sonne...

Pour quoi çà s'utilise ?

La compression est une partie essentielle de l'art de coucher un signal sur un média quel qu'il soit, analogique ou numérique. Toutes les bandes et les disques ont une étendue dynamique limitée (pour une reproduction fidèle) et un compresseur aide à faire entrer n'importe quel signal dans ce "cadre".

La voix humaine a une étendue dynamique surprenante (différence entre les sons les plus faibles et les plus forts) et les appareils qui devaient faire face à cette situation sont apparus très tôt dans l'histoire de l'enregistrement et de la diffusion radiophonique. Chronologiquement, la limitation fût développée en premier, principalement comme un moyen technique de protection, mais au fil des décennies la compression s'est imposée, non seulement comme une astuce technique mais comme un outil de création majeur, part essentielle de certaines formes de musique.

En réduisant l'étendue dynamique du signal puis en rattrapant le manque de niveau, un ingénieur du son rend les sons les plus faibles plus forts, et révèle des détails qui passeraient autrement inaperçus. Beaucoup de signaux "mono" comme les voix, les guitares basses et les

instruments solo tirent bénéfice de la diminution de l'étendue dynamique lors d'un enregistrement : çà rend le son plus "lisse" et met en avant les petits détails. On récupère également moins de bruit de fond lors d'un enregistrement sur bande analogique lorsque l'étendue dynamique est maîtrisée car on peut enregistrer à des niveaux plus hauts sans craindre de saturation. Même chose dans le domaine numérique : une maîtrise de l'étendue dynamique permet d'optimiser l'utilisation des "bits" des échantillons et d'obtenir un rapport signal/bruit optimal.

Les compresseurs stéréo peuvent contrôler n'importe quel type de "paire" de sons, mais, particulièrement dans le cas de prises d'ambiances ("overhead") de piano ou de batterie, la couleur générale du son peut s'en ressentir très fortement.

Sur un mix complet, un compresseur peut agir comme une sorte de contrôleur de gain automatique en gardant les signaux à des niveaux appropriés sans "sautes" exagérées entre les moments faibles et forts.

Qu'est-ce-qui fait qu'un compresseur est bon et que devrais-je rechercher ?

Un bon compresseur devrait avoir des indicateurs clairs des niveaux d'entrée et de sortie ainsi que de la réduction de gain pour être facilement utilisable (des gros boutons rotatifs sont en général un bon signe). La qualité de la construction "électrique" est absolument capitale et vous aurez de bien meilleurs résultats avec un appareil de type "discrète" classe A qu'avec un de ceux fait de PCBs et de transfos collés entre eux avec du caramel...

Votre précieux signal passe à travers l'appareil au moins une fois, et fréquemment 2 fois, aussi sa capacité à le transmettre sans le mettre en lambeau est fondamental. Les connecteurs, les commutateurs, les transfos et les alimentations contribuent d'une manière équivalente à la qualité de l'appareil; les appareils construits à la main "artisanalement" sont, à priori, plus à même de sonner mieux que les produits de la production en masse, quelque soit, par ailleurs, la philosophie de conception (tube, transistor, optique, etc...).

Cependant, dans le vrai monde, tous les types de compresseurs peuvent trouver leur place dans le studio de tout un chacun car l'enregistrement créatif passe par le fait de faire mais aussi d'altérer les sons. L'enregistrement "naturel" est facilité par l'utilisation subtile de la compression mais si votre créneau est plutôt de faire des sons extrêmes ou complètement dénaturés, la "transparence coûteuse" pourrait bien ne pas être votre priorité et vous pourriez bien être plutot content avec une boîte à écraser le son à bas prix !

Les tubes par rapport aux transistors ! Ceci est matière à une discussion sans fin mais globalement on peut dire que les préjugés suivants tiennent la route :

Les tubes donnent de la "chaleur" et de la "brillance" au son et même de la distorsion si vous le désirez mais tendent à brouiller le son si utilisé en excès.

Les transistors donnent un son clair et précis et colorent moins le son que les tubes.

Pour des voix "lisses" et "chaudes" utilisez des tubes; pour des batteries percussives et claires utilisez les transistors.

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