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frequence Techniques Audiovisuelles

JRI:journalistes reporters d'images

elkaraoui

NOTRE METIER : JOURNALISTE REPORTER D'IMAGES

JRI : " Journaliste spécialisé dans la prise de vues d'images animées, apte à recueillir, à apprécier et à exploiter des éléments d'information audiovisuelle. Il doit unir aux capacités techniques de l'opérateur de prise de vues les qualités d'initiative et de jugement du journaliste reporter.

Il est responsable de la qualité technique de la prise de vues et co-responsable avec le rédacteur reporter du contenu informatif des images du sujet prêt à diffuser. "

Extrait de la liste et définitions des fonctions. Annexe 3 de la convention collective nationale de travail des journalistes et avenant pour les entreprises de l'audiovisuel du service public.

Le concept du JRI est né dans l'esprit de certains journalistes de l'audiovisuel, pour ensuite être repris par les responsables de formation des chaînes de télévision et des écoles de journalisme. Tous conçoivent le JRI comme le rédacteur idéal de l'audiovisuel. Se servant de sa camera comme d'un stylo, il écrit ses reportages au rythme des images, s'appuyant sur son savoir faire technique mais également sur sa capacité à prendre du recul sur l'événement brut. De sa formation journalistique découle la différence fondamentale entre un journaliste reporter d'images et un caméraman.

DU FILM A LA VIDEO

Aux débuts de la télévision, dans les années 1930, une équipe film normale mobilisait quatre personnes : un caméraman, un preneur de son, un assistant (généralement en charge de l'éclairage) ainsi qu'un journaliste rédacteur qui ne s'occupait que de la structure générale du sujet de reportage.Un logique de métiers a longtemps primé, calquée sur une organisation du travail issue du cinéma. Mais progressivement, au gré des évolutions techniques amorcées dans les années 70 par l'industrie audiovisuelle japonaise, ont succédé au matériel de reportage traditionnel les caméras électroniques portables et les magnétoscopes qui permirent alors d'enregistrer sur un même support l'image et le son.A des processus très coûteux en terme de temps (tournage des images, développement du film, enregistrement et recopie du son et finalement montage) succède alors une toute autre logique, où le montage simultané de l'image et du son devient possible à partir d'un seul et même appareil (le magnétoscope) et un seul support (la bande magnétique).

Le développement des reportages vidéo s'est progressivement accéléré, et ce pour différentes raisons :

 

 

la mise au point de techniques d'exploitation très efficaces, axées sur l'automatisation et la fiabilité des matériels

 

 

 

 

 

un coût d'exploitation concurrentiel par rapport à celui du film

Dès lors, les années 70 voient une expansion fulgurante du matériel vidéo dans les rédactions, et notamment de l'autre côté de l'Atlantique. Ainsi, aux Etats-Unis, quinze stations étaient équipées en matériel vidéo à la fin de l'année 1973. Fin 1974, elles étaient une soixantaine, dont la KMOX-TV à St-Louis, qui réalisait déjà tous ses reportages avec des équipements électroniques. Fin 1975, près de cent cinquante stations s'étaient converties, soit 65% du potentiel de reportage d'information.

En Europe, l'utilisation de matériels portables de prise de vue vidéo n'était pas nouvelle. La France avait d'ailleurs toujours eu une avance certaine en ce domaine. L'utilisation du matériel vidéo se bornait toutefois à deux grands domaines : les grands reportages en direct sur les manifestations sportives (comme le Tour de France) et la production d'émissions de fiction à l'aide de véhicules équipés d'une ou de deux caméras. Aucune recherche n'avait en revanche été faite dans le domaine des méthodes d'exploitation.

Le souci de qualité ou de performances techniques incitant les chaînes à ne confier l'exploitation de tels équipements qu'à des techniciens hautement qualifiés, les quelques expériences faites dans le domaine de l'information restèrent marquées par une certaine complexité de l'exploitation.

Dès les années 75-76, l'expérience américaine a donc fortement impressionné les responsables de l'information des différents organismes de télévisions européens, les responsables techniques se montrant plus réservés.

FRANCE 3 , LES PIONNIERS FRANCAIS

Dès 1976, FR3 décide de s'inspirer de l'exemple de CBS, et expérimente un premier équipement de vidéo légère à Lille. Les premiers résultats ayant été concluants, décision est prise en mars 1977 de poursuivre et de développer l'expérience. Au début 1978, après 18 mois d'expérimentations poussées, le bilan dressé permet de dégager deux types d'utilisations de la vidéo :

- une utilisation " classique ", correspondant à la réalisation de reportages sonores destinés au journal régional et d'une durée moyenne de deux minutes. L'équipement électronique joue alors le rôle habituellement dévolu à l'équipement film.

- une utilisation que l'on peut qualifier de " vidéo mobile " , avec des sujets généralement beaucoup plus longus et réalisés soit en direct soit en différé à très court terme. Ces séquences peuvent correspondre soit à des reportages sur des événement particulièrement importants, soit au développement du journal sur un lieu extérieur. Dans ces deux cas, les potentialités de la vidéo légère en extérieur sont exploitées au maximum, permettant notamment aux rédacteurs de sortir des studios.

L'expérimentation de Lille met surtout le doigt la réduction des délais de finition (laboratoire, montage), et estime du coup à 15% le nombre de sujets pouvant prendre place dans le journal du jour (chose impensable avec les moyens films classiques qui ne permettaient la diffusion que dans les journaux du lendemain).

LA REVOLUTION BETACAM

Le caméscope devient dans la foulée de l'expérimentation de Lille l'outil de prédilection des JRI. Amorcée dès 1976 à FR3 avec le choix de la vidéo format ¾ de pouce BVU pour remplacer le traditionnel film 16mm, la révolution du tout électronique triomphera avec l'arrivée de la Bétacam sur le marché.

Outil de reportage techniquement performant, la Betacam se distingue des caméscopes traditionnels par son format d'enregistrement particulier permettant une très haute définition de l'image.

Autre avantage technique non négligeable : la prise de son intégrée à la caméra, directement équipée d'un micro d'une bonne sensibilité et la possibilité de filmer en lumière réduite.

LE NOUVEAU ROLE DU JRI

De l'utilisation du caméscope découle une modification dans le traitement de l'information. Rapidité, meilleur rendu du vécu, style plus percutant et plus rythmé sont désormais les caractéristiques de l'information audiovisuelle.

Mais le caméscope remet surtout en cause la division traditionnelle du travail. En conséquence, les professions purement techniques disparaissent progressivement dans le domaine du reportage d'actualités. Au travail en équipe se substituera de plus en plus, selon les sujets, un travail en équipe réduite voire en solo pour le reportage.

A la fin des années 1970 , en pleine crise économique, apparaît donc un nouveau type de journaliste : le JRI (Journaliste Reporter d'Images), dont on attend qu'il soit capable à lui seul de rendre compte de l'information depuis sa recherche sur le terrain jusqu'à son lancement sur le plateau du studio.

L'arrivée de la Betacam amène également la profession à s'interroger de l'utilité de mettre en place une formation spécifique, tant au niveau des écoles de journalisme que de la formation continue au sein des chaînes, en collaboration avec l'INA.

L'IMAGE, UNE ECRITURE A PART ENTIERE

Chez les romains, " L'imago " désignait à l'origine les portraits des ancêtres réalisés en cire et placés dans l'atrium. Support du souvenir depuis toujours, l'imago est l'instrument du témoignage. Aussi a-t-elle pris de nos jours une valeur informative incomparable. L'image obéit ainsi à certaines règles de lisibilité et de perception.

Tout d'abord l'image est " universelle et donc accessible aux analphabètes et aux étrangers même si elle a parfois besoin d'être décryptée " comme la défini Yveline Baticle dans son livre Clés et

Codes de l'image.

Elle apporte des informations plus nombreuses que le mot qui par sa nature de concept est nécessairement plus précis. Contrairement au langage qui exige un minimum de temps de lecture ou d'écoute, l'image est perçue instantanément.

L'image est globale, c'est à dire, reçue dans son ensemble. Sa perception découle d'une démarche synthétique donc limitée alors que le discours est analytique.

L'image est également polysémique, elle véhicule une subjectivité double qui s'applique aussi bien à celui qui émet ou crée l'image qu'à celui qui la reçoit.

Avant le langage (le commentaire), c'est la vue (l'image) qui informe : elle " parle " et " désigne " comme une écriture à part entière. C'est uniquement lorsque l'image ne peut tout montrer que le commentaire vient s'unir à elle pour rendre totalement compte de l'information.

Jean-Marie Coldefy explique ainsi : " un bon commentaire à la télévision est un peu comme une musique de film. Il doit s'imposer et souligner l'image sans qu'on ait à l'écouter. La meilleure façon de commenter des images, c'est de laisser parler l'image à chaque fois du moins qu'elle est assez éloquente. Savoir se taire est la première qualité d'un commentateur

DE L'AVANTAGE DE TRAVAILLER SEUL

Michel Parbot, journaliste à l'agence Sygma et précurseur du métier de JRI, se trouvait sur l'île de la Grenade en Octobre 1983, deux jours avant que les américains n'envahissent ce bout de terre perdu au milieu de l'océan. Les américains ayant interdit l'accès à l'île à tous les journalistes pendant les trois premiers jours de leur action, Parbot a été le seul journaliste du monde à pouvoir filmer les événements avec sa Betacam. Son témoignage illustre bien l'avantage indéniable qu'a pu apporter la Betacam dans le travail quotidien du JRI.

 

 

Sans la Betacam je n'aurais jamais pu faire ce reportage, commente-t-il. Avec une équipe classique, il n'y aurait eu ni place dans l'avion, ni dans la voiture. Une fois nous nous sommes retrouvés sous un bombardement cubain. Nous avons dû gicler de la voiture, et pour cela trois personnes c'est plus lent qu'une seule. Une équipe de télévision classique représente en effet 150 kgs d'excédent de bagages ".

Ce scoop est un des meilleurs souvenirs du de Michel Parbot : " J'étais seul, voyeur pour le monde entier, et pour la première fois, je travaillais comme je l'ai toujours rêvé : avec une caméra où le son et l'image sont autonomes, la grande sour de la caméra-stylo ".

LE PORT DE CHARGE

Préserver son dos en ramassant un objet au sol, c'est le maintenir droit et utiliser ses membres inférieurs.

 

 

se rapprocher au maximum de la charge, écarter les pieds pour avoir plus d'équilibre, fléchir les jambes en écartant les genoux et fixer les courbures naturelles de la colonne vertébrale grâce aux muscles abdominaux et dorsaux. Sur les trajets courts, changer régulièrement de bras pourle port du matériel afin d'éviter les sur sollicitations.

LES POSTURES LORS DE LA PRISE DE VUE

Garder le dos droit, utiliser ses membres inférieurs, écarter les pieds pour avoir un bon équilibre.  Rechercher le maximum de points d'appui pour ménager dos, cervicales, épaules et bras.  Eviter les positions extrêmes prolongées comme l'hyper extension cervicale.

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